Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déploré vendredi ’absence de décisions concrètes du chef de l’Etat pour les salariés, jugeant que "le Medef menait huit milliards à zéro" et qu’il fallait "poursuivre la mobilisation" avant le rendez-vous du 18 février.
"Le 18 c’est le numéro des pompiers… Le 18 février on ne jouera pas le rôle de pompiers, en tout cas, pas la CGT", a prévenu M. Thibault sur Europe 1, réagissant à l’intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir. Notant "une évolution après une phase où le président de la République décidait de tout de manière unilatérale", il a estimé en revanche que "s’agissant des décisions concrètes, le Medef mène huit milliards à zéro". "Huit milliards, c’est la suppression de la taxe professionnelle (annoncée pour 2010, ndlr). Par contre s’agissant des revendications des salariés, on renvoie à des discussions ultérieures", a-t-il souligné.
Or, la CGT sait "d’expérience que les discussions avec le gouvernement et le patronat ne sont pas systématiquement synonymes de succès". "Il est clair qu’il faut poursuivre la mobilisation, sinon on reste dans ce flou", a-t-il poursuivi. "Tout ce qui peut être fait, avant le 18, dans les entreprises ou les branches professionnelles pour réinsister sur le fait que les salariés exigent des mesures concrètes d’application immédiate, sur la base de la plate-forme des huit syndicats, sera autant de points d’appui lorsque nous nous retrouvons à la table des négociations", a-t-il lancé.
Comme le journaliste évoquait une inflexion du chef de l’Etat, M. Thibault a jugé que "non"."On ne peut pas à la fois dire, "nous sommes devant une crise précédent", et dire dans le même mouvement "les réformes que j’ai décidées il y a un an ou six mois, je continue de les faire", a fait valoir le numéro un de la CGT. Il a aussi reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir agréer le projet de convention d’assurance chômage "approuvé par un seul syndicat sur cinq" car ce faisant, "il prend parti et nous empêche d’obtenir d’autres améliorations", notamment pour les jeunes.