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ParCGT MEL

Pour le maintien de nos 1533h, courrier à Damien Castelain

 

Pour le maintien de nos 1533h, courrier à Damien Castelain

 

Monsieur Damien CASTELAIN

Président de la MEL

 

 

Objet : pour le maintien des 1533H à la MEL

 

Monsieur le Président,

Permettez moi tout d’abord de m’étonner que des réunions sont en cours au sein des services pour la mise en place des 1607h alors même que ce que vous nommez le « dialogue social » ne fait que démarrer avec les représentants des Organisations syndicales.

Nous avons néanmoins rencontré ce jour le Vice-président RH dans le cadre de votre volonté d’accroître le temps de travail des agents dans notre collectivité. Non, le passage aux 1607h annuelles n’est pas inéluctable :

1- Parce que le principe de libre administration des collectivités en matière de personnel est clairement affirmé par la constitution

« Il faut enraciner l’unité de la République dans la diversité et l’autonomie de ses collectivités ». disait votre prédécesseur, Pierre Mauroy, le 8 juillet 1981

Le Conseil constitutionnel a censuré certaines dispositions de la loi relative à la fonction publique territoriale qui privaient les collectivités du droit de procéder librement à la nomination de leurs agents (déc. nº 83-168 DC du 20 janv. 1984, RD publ. 1984, p. 687, note L. Favoreu ; AJDA 1984, p. 258, note J.-Cl. Nemery), tout en affirmant clairement que la liberté de décision et de gestion des collectivités en matière de personnel était inhérente à la libre administration.

Si le respect des prérogatives de l’État et le caractère unitaire de celui-ci marquent les limites que ne peut franchir la libre administration, la jurisprudence constitutionnelle s’est attachée en fait à protéger la liberté de gestion des collectivités. La liberté « d’agir » des collectivités se trouve garantie par le juge constitutionnel.

Nous avons donc là tous les éléments qui permettent à notre collectivité de ne pas appliquer l’article 14 de la loi de transformation publique.

2- Parce que la loi du 6 aout 2019 n’oblige pas les collectivités à porter le temps de travail à 1607h

L’article 47 stipule :  « les collectivités territoriales et les établissements publics mentionnés au premier alinéa de l’article 2 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale ayant maintenu un régime de travail mis en place antérieurement à la publication de la loi n° 2001-2 du 3 janvier 2001 relative à la résorption de l’emploi précaire et à la modernisation du recrutement dans la fonction publique ainsi qu’au temps de travail dans la fonction publique territoriale disposent d’un délai d’un an à compter du renouvellement de leurs assemblées délibérantes pour définir, dans les conditions fixées à l’article 7-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 précitée, les règles relatives au temps de travail de leurs agents. Ces règles entrent en application au plus tard le 1er janvier suivant leur définition. »

Ainsi, l’article 7-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 définit que « Les règles relatives à la définition, à la durée et à l’aménagement du temps de travail des agents des collectivités territoriales et des établissements publics mentionnés au premier alinéa de l’article 2 sont fixées par la collectivité ou l’établissement, dans les limites applicables aux agents de l’Etat, en tenant compte de la spécificité des missions exercées par ces collectivités ou établissements.

Cet article 47 oblige les collectivités à abroger les délibérations prises avant 2019 sur le temps de travail, mais ne les oblige aucunement à porter le temps de travail annuel à 1607 h.

Elles devront, certes, définir à nouveau par délibération les règles relatives au temps de travail de leurs agents  mais ce sont toujours les collectivités qui fixent« Les règles relatives à la définition, à la durée et à l’aménagement du temps de travail des agents ».

De nombreux élus engagés pour les conditions de travail de leurs agents s’inscrivent déjà dans cette logique de maintien du temps de travail existant : le Conseil départemental du Val-de-Marne, , la mairie de Bonneuil-sur-Marne, la mairie de Chevilly-Larue, la mairie de Fontenay-sous-Bois, la mairie de Gentilly, la mairie d’Ivry-sur-Seine, la mairie de Villejuif, mairie de Vitry-sur-Seine, l’EPT « Grand-Orly Seine Bièvre…

 

 

La MEL a mis en place un certain nombre de dispositif visant à adapter l’organisation du temps de travail aux besoins des services publics et répondant aux attentes des agents : RTT, OTT, télétravail.

Or, une augmentation du temps de travail à hauteur de 1607 h n’est pas justifiée notamment :

Parce qu’il s’agit d’une remise en question de conquis sociaux dans un contexte déjà très défavorable aux agents territoriaux (points d’indice gelé, réformes du statut contenues dans le loi TFP…°

Parce que le sens du progrès social, en lien avec l’accroissement continu de la productivité du travail (technologies, télétravail…) est celui d’une baisse du temps de travail pour travailler moins ; la CGT fait campagne pour les 32H tout de suite et pour toutes et tous.

Parce qu’une augmentation du temps de travail va à l’encontre de l’objectif d’égalité femmes hommes

Parce qu’une augmentation du temps de travail à salaire constant représente une baisse réelle de la rémunération des agents

Parce que ce sont les effectifs qu’il faut augmenter après les réorganisations tout azimut qui ont engendré de graves tensions dans de nombreux services au dépens de la qualité du service rendu

Parce que la moyenne du temps de travail effectif dans la fonction publique est déjà de 38,5H semaine, et même 42H pour les cadres

Parce que certaines catégories à la Mel sont placées dans une situation de « travail au gris ». Les cadres notamment qui ne disposent que d’une douzaine de jours de récupération, bien au deçà de la réalité des heures supplémentaires réellement réalisées. Ou encore parce que la généralisation du télétravail sans aucun accord relative au droit à la déconnection rend la frontière très poreuse entre temps de travail et temps personne !

 

Nous devrions réfléchir ensemble à une meilleure prise en compte de la pénibilité de nombreux métiers exercés à la MEL qui justifie une baisse du temps de travail :

 

En effet, le décret n° 2000-815 du 25 août 2000 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique, qui permet la réduction de la durée du temps de travail annuelle en tenant compte des sujétions liées à la nature des missions et à la définition des cycles de travail qui en résultent (travail de nuit, le dimanche, en horaires décalés, travail en équipes, modulation importante du cycle de travail, travaux pénibles ou dangereux). Non seulement l’administration se doit de faire le recensement de tous les postes qui répondent à ces critères (horaires atypiques et pénibilité) ; mais il est aussi possible de travailler sur l’organisation du travail, de façon à ce que le plus grand nombre d’agents bénéficie d’un régime dérogatoire.

Par ailleurs, les réflexions devraient s’orienter vers une augmentation du temps consacré à la formation des agents, et cela sur leur temps de travail. Cela permettrait d’assurer l’adaptation des agents aux évolutions professionnelles, et serait ainsi également avantageux pour l’employeur.

Je vous rappelle que notre Confédération porte une campagne ambitieuse pour les 32H pour toutes et tous.

 

Ne soyez pas le fossoyeur des conquis sociaux obtenus par vos prédécesseurs : Pierre MAUROY et Martine AUBRY .

Je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.

 

Pour la CGT MEL

                                                                                              Le Secrétaire général

                                                                                               Frédéric PARISOT

Copie : groupes politiques/ CGT FDSP/ CGT CSD59

ParCGT MEL

Convention de l’OIT, concernant l’élimination des violences à caractère sexiste et sexuel

 

 

Lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Transposition de la Convention 190 de l’OIT dans le droit français

             Courrier à Damien Castelain

 

 

Monsieur le Président,

Vous le savez, la journée du 8 mars est dédiée, tous les ans, à la lutte pour les droits des femmes en France et dans le monde. Cette année 2021 lui confère un caractère particulier. Alors que la France arrive à faire face à la crise sanitaire en grande partie grâce à l’engagement des femmes, une hausse des violences domestiques à leur encontre a parallèlement été constatée, notamment durant les périodes de confinement décidées par le gouvernement.

En 2019, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) adoptait une norme internationale, la Convention N°190, qui concerne l’élimination des violences à caractère sexiste et sexuel dans le monde du travail. Arrachée par la mobilisation des femmes et le mouvement syndical, cette convention exige des États et des employeurs la mise en place de politiques systématiques de prévention et de protection des victimes, que ces violences aient lieu au travail ou dans le cadre domestique.

La Convention de l’OIT pointe, d’autre part, la nécessité d’accorder une attention particulière aux facteurs de risques exposant à la violence, comme le travail isolé, de nuit, et aux personnes en situation de vulnérabilité. Ces progrès majeurs ne pourront voir le jour que si cette convention est ratifiée par les États, dont la France.

Selon nous, cette ratification doit être l’occasion de changer la donne et de nous doter, en France, d’une législation de référence pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles au travail et créer des droits pour les victimes de violences conjugales. Elle doit être le signe que « le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant » !

Monsieur le Président, nous vous savons sensible à la cause des femmes. Le Conseil de la MEL a ainsi adopté, le 18 décembre dernier, un « dispositif interne de signalement des actes de violence, de harcèlement, de discriminations et d’agissements sexistes. »

En soutenant notre démarche auprès du gouvernement pour transposer cette norme internationale dans le droit français, vous permettrez à la France de se doter de tous les moyens humains et financiers nécessaires pour que cessent ces violences. Vous permettrez également que tous les employeurs du territoire, tous secteurs confondus, prennent exemple sur la MEL en la matière.

 

En France comme dans le reste du monde, les violences tuent, brisent et humilient les femmes. Elles sont au fondement des rapports de domination.

La ratification de cette Convention de l’OIT offre l’opportunité d’y mettre fin !

Nous vous remercions par avance pour la suite que vous donnerez à notre revendication et vous adressons nos cordiales salutations.

Pour le collectif Femmes de la CGT MEL,
Manoëlle WARTELLE

ParCGT MEL

Ambroise Croizat mérite d’entrer au Panthéon

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Ambroise Croizat mérite d’entrer au Panthéon

 

 

 

À l’initiative de l’Humanité, élus, syndicalistes et intellectuels interpellent le président de la République afin que le bâtisseur de la Sécurité sociale et ministre du Travail à la Libération, Ambroise Croizat, entre au Panthéon.

Il y a cent vingt ans ans, le 28 janvier 1901, naissait Ambroise Croizat. La France lui doit l’une de ses plus belles créations collectives : la Sécurité sociale. Il en fut la cheville ouvrière et le principal bâtisseur, en tant que ministre du Travail au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans le respect du programme du Conseil national de la Résistance.­Depuis lors, des générations de citoyens ont eu la chance de bénéficier d’une ­couverture sociale ­exceptionnelle. Il faut bien mesurer l’œuvre ­civilisatrice d’Ambroise Croizat pour ce qu’elle est : une étape fondamentale, révo­lu­tionnaire, dans la ­recherche d’une vie meilleure qui a toujours animé l’humanité.

L’objectif d’Ambroise Croizat était de briser l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident de travail. Sa volonté, sa vision étaient de ne plus faire de la retraite l’antichambre de la mort, mais bien une nouvelle étape de la vie. Notre pays doit à ce militant communiste la générali­sation des retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, la reconnaissance des maladies professionnelles, la prime prénatale… En tant que député du Front populaire, dès 1936, il avait déjà pris une part considérable dans l’instauration des congés payés, des conventions ­collectives et de la ­semaine de quarante heures.

Tous les Français, aujourd’hui, bénéficient d’une carte vitale, sésame qui leur permet si souvent d’être soignés selon leurs besoins, sans distinction de leurs moyens, grâce à la socialisation des richesses créées. Certes, de nombreux coups ont été assénés à la Sécurité sociale et au Code du travail depuis que Croizat n’est plus. Certes, la Sécurité sociale est avant tout une œuvre collective, comme Croizat, syndicaliste à la CGT, le rappelait. Mais qui peut dire que cet homme d’État n’a pas joué le premier rôle, en tant que ministre, pour apporter à la France l’une de ses plus belles réformes ? Qui peut dire que cette réalisation ne constitue pas un pilier indispensable à notre République sociale ?

La Sécurité sociale fait partie du patrimoine vivant de tous les Français. Un patrimoine qui n’est ni à muséifier ni à vernir, mais à entretenir et développer toujours plus, dans le respect de sa philosophie initiale, en tant que bien commun, comme le montre la crise du Covid-19. Le XIXe siècle aura été marqué dans notre pays par l’accès de tous à l’éducation. Le XXe retiendra à n’en pas douter, avec le recul, la fondation du système de santé public créé par Croizat comme l’une de ses plus grandes conquêtes.

Tous s’en réclament aujourd’hui, même si tous n’en sont pas dignes. Reste qu’Ambroise Croizat est définitivement digne du Panthéon, qui s’honorerait à l’accueillir, avec son épouse Denise, comme le souhaite sa famille.

 

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