Soupe d’amalgame et de populisme
contre les agents territoriaux
Cinq « courageux » maires de la métropole étaient particulièrement en forme ce 31 janvier lors de leur rencontre avec M. Sauvadet, ministre de la fonction publique.
L’article de M. Grosclaude dans la Voix du Nord du lendemain vaut son pesant de cacahouètes !
C’est sans doute la qualité du repas ou peut-être le vin généreusement versé qui leurs ont permis de balancer tout le bien qu’ils pensent de leurs agents communaux. Au milieu de centaines de fonctionnaires territoriaux pleinement investis dans leurs missions, on met en exergue une demi brebis galeuse et un tir-au-flanc pour faire une soupe d’amalgame et de populisme bien nauséabonde.
« Il y a les planqués et les autres qui viennent pour travailler… » ça c’est l’apéritif du maire de Toufflers.« l’écueil, c’est que la fonction publique, c’est un métier, pas un refuge pour la stabilité ou la sécurité de l’emploi ! » rajoute le maire de Roncq. « Le problème, ce sont les arrêts maladie » dit un troisième. Et le girouettiste Vercamer( NDLA : à l’heure ou sont écrits ces lignes le maire de Hem soutient Sarkozy, mais cela a peut-être déjà changé…) de dire tout le mal qu’il pense, entre la poire et le fromage, sur les délégués syndicaux défendant honteusement la cause du service public de proximité.
Il n’y aurait donc pas de possibilités de récompenser ou de pénaliser un fonctionnaire territorial ?!! Étonnant, si l’on s’intéresse un tant soit peu aux nominations ou aux avancements d’échelons lors des commissions administratives paritaires (CAP). On peut y constater les multiples moyens de sanction mis en place: refus d’avancement de grade pendant des années, passage d’échelon à l’ancienneté maximale etc… Sans parler des mutations abusives et du harcèlement moral dont sont victimes de très nombreux agents.
« Aidez-nous à rendre plus fluides les passerelles entre les métiers, en étant moins tatillon… » . De quelles passerelles veut-il parler ? Celles qui consisteraient à pouvoir « passereller » de la mairie à Pôle Emploi un agent pas assez corvéable ou un délégué syndical un peu trop efficace ?
« Le problème, ce sont les arrêts maladie ». Ben oui quoi, il y a des agents qui osent se mettre en maladie pour des causes toujours superficielles : grippe, leucémie, cancer etc…
Seulement les joyeux chevaliers de la table ronde oublient soigneusement de signaler que le traitement lors d’une maladie de plus de trois mois est diminué de moitié. « T’as un cancer, un demi salaire ! ». De plus, dans de multiples collectivités territoriales, la prime de fin d’année ( souvent peu élevée, d’ailleurs ) est généreusement amputée au pro-rata des jours de maladie.
Laissez moi vous conter une petite anecdote ayant eu lieu lors d’une CAP d’une collectivité territoriale, il y a quelques années. Systématiquement, tout agents qui avait plus de 30 jours d’arrêt dans l’année se voyaient refuser le passage à un échelon supérieur. Un de mes collègues était dans ce cas. Faut dire qu’il était déjà à plus de 100 jours d’arrêt dans l’année, le profiteur. Il a juste eu le temps d’apprendre la nouvelle par l’administration, il mourrait un mois plus tard de sa leucémie…
En fin de repas, un des convives de M. Sauvadet, ministre du démantèlement de la fonction publique, a geint : « On n’a aucune marge de manœuvre en terme de management des ressources humaines ! ».
Vous tous, usagers et agents de la fonction publique, vous avez une marge de manœuvre pour 2012 :
Avec la CGT, faites taire les fossoyeurs de nos services publics de proximité !
La CGT et le SMICT CGT, 1ère organisation syndicale au CHRU de Lille, se déclarent très touchés, mais pas surpris par le suicide de ses 4 collègues, intervenus sur deux semaines de temps.
La CGT n’a de cesse de dénoncer les conditions de travail des salariés qui, de près ou de loin, contribuent à un quotidien parfois invivable. Ce quotidien est le résultat de la politique de santé en France qui se résume à la maîtrise comptable des dépenses de santé, ayant pour conséquence une intensification du travail.
Au CHRU de Lille, malgré les déclarations de notre Direction, depuis 2004, la politique est d’augmenter l’activité à moyens quasi-constants. Seul l’équilibre budgétaire compte, au détriment de la santé des salariés et de la prise en charge des patients.
La CGT a fait mettre en place des commissions d’enquêtes CHSCT afin que toute la lumière soit faite sur l’impact des conditions de travail dans ces situations.