Hôpitaux et système de santé
Pour le changement, c’est pas gagné !
S’il semble bien que le ton et la forme aient changé dans les rapports entre les ministères de tutelle et les organisations syndicales, la CGT en particulier, en revanche, il semble que les changements réels de politique attendus ne soient pas encore tout à fait d’actualité.
C’est du moins le sentiment qui se dégage des premiers entretiens entre la fédération CGT de la santé et de l’action sociale et la ministre des Affaires sociales. La CGT en est ressorti avec le sentiment que « que la politique comptable de maîtrise des dépenses menée depuis des années dans le secteur sanitaire, social et médico-social va perdurer. »
Dans cette rencontre du 9 juillet, la fédération a, par exemple, demandé l’ouverture de négociations sur les carrières, les parcours professionnels, la reconnaissance des qualifications, avec une attention particulière pour la catégorie C.
Sur les questions de financement, la fédération a rappelé les engagements de concertation pris lors de la conférence sociale, avant la présentation du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2013).
Elle a réaffirmé sa volonté de voir abroger la loi Bachelot dite HPST (hôpital, patient, santé, territoire) et a demandé un bilan de sa mise en oeuvre, l’arrêt immédiat de toutes les restructurations et des partenariats publics/privés qui s’opèrent via les agences régionales de santé, « systématiquement au détriment du service public, et de la réponse aux besoins des usagers. »
La CGT Santé Action sociale a également exigé le rétablissement de la reconnaissance de la pénibilité des infirmières et leur classement dans un seul corps, en catégorie A. Elle a demandé la reconnaissance des qualifications et de la pénibilité pour d’autres professions, dans le public comme dans le secteur privé de la santé et du social.
Si sur ces sujets et bien d’autres, la CGT a le sentiment d’avoir été écoutée, elle n’a cependant obtenu aucune réponse concrète hormis la confirmation de sa volonté de légiférer pour rendre facultative l’adhésion des infirmiers à leur ordre national. C’était là une exigence défendue par la CGT depuis des mois dans une unité assez large.
Pour le reste, la ministre renvoie les discussions et négociations dans le cadre de l’agenda social qui sera établi en lien avec le ministère de la Réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique.
La CGT santé action sociale invite donc ses organisations à créer les conditions, dès cet été, pour aller à la rencontre des salariés, débattre avec eux de leurs préoccupations et des moyens à mettre en oeuvre pour les faire aboutir dès la rentrée. »