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ParCGT MEL

Après le non irlandais, changer de méthode et de contenu

Le non des Irlandais au référendum sur la ratification du traité de Lisbonne ne s’explique pas par les seules dimensions spécifiques de la consultation en Irlande. Il exprime la grave crise que traverse la construction européenne.

Rappelons que la CGT avait revendiqué la tenue d’un référendum en France.

Ainsi, après le rejet par les français et les néerlandais du projet de traité constitutionnel, le rejet par les irlandais du traité de Lisbonne, qui lui était identique à 90 %, place les responsables politiques européens devant des choix cruciaux.

Pour en sortir, il faut changer de méthode et de contenu.

Il n’y aura pas d’issue fondée sur des aménagements à la marge.

Le gouvernement français augure bien mal de la voie à suivre pour sa présidence de l’Union Européenne en se rangeant à côté du Royaume Uni sur la révision de la directive temps de travail qui peut déréglementer en France et dans toute l’Europe la durée du travail et permettre des semaines de 60, 65 heures, voire plus.

Il faut inverser la philosophie actuelle de la Commission Européenne, des gouvernements et de la Cour de Justice de Luxembourg qui consiste à faire prévaloir la concurrence et le dumping sur la dimension sociale, comme viennent de l’illustrer les arrêts Viking, Laval et Rüffert.

Il faut conforter les législations sociales par plus de droits sociaux européens et notamment supprimer  » l’opt out  » sur la durée du travail, sortir la directive travail intérimaire, réviser et conforter la directive comités d’entreprise européens et travailler à la définition d’un cadre européen sur les services publics.

Il faut, d’autre part, mettre en place de véritables politiques européennes de l’emploi, de l’industrie, de la recherche, de la formation fondées sur une grande ambition de plein emploi, de qualité de l’emploi, de développement durable et de solidarité sociale.

ParCGT MEL

500 000 manifestants : un socle solide de mobilisation

 

500 000 manifestants comptabilisés à 17 h. La journée d’actions et de manifestations du 17 juin est inférieure celle du 22 mai. Mais elle représente un socle solide sur lequel peut s’appuyer le mouvement social. D’autant qu’elle se conjugue avec les manifestations de la Fonction publique et du secteur public de la semaine dernière. Globalement, nous sommes à un niveau de mobilisation comparable sinon supérieur à la fin mai.

La CGT et la CFDT mobilisent autant que le 22 mai. Les salariés du privé forment la majorité des cortèges. Le nombre d’arrêts de travail dans les entreprises a doublé en un mois. L’absence d’unité a été un handicap pour élargir la participation. D’autant qu’il n’est pas commun que des organisations syndicales aient appelé dans de nombreux départements et entreprises à ne pas manifester. Les organisations qui ont fait le choix de s’opposer à l’action d’aujourd’hui portent une lourde responsabilité vis-à-vis des salariés et de leurs revendications.

Le gouvernement ne peut pas ignorer ce qui s’est exprimé. Négociation et concertation qu’il a mises en avant depuis 1 an, ont perdu de leur crédibilité. Le gouvernement aurait donc tort de compter sur une démobilisation des salariés au cours des mois d’été.

La CGT entend poursuivre son action :
- pour assurer la garantie du niveau des retraites et s’opposer à l’allongement de la durée de cotisations ;
- pour conforter les acquis en matière sociale et contre le projet de déréglementation du temps de travail que veut imposer le gouvernement.

Elle proposera au sein de la CES une réaction européenne au projet de directive temps de travail qui entérine avec l’appui du gouvernement français un véritable dumping social et une durée hebdomadaire maximale du temps de travail qui pourra être portée à 60 h et même 65 h par semaine.

Dès maintenant la CGT mettra en discussion les initiatives à prendre en juillet au moment où le Parlement se saisira des textes législatifs d’autant que le gouvernement veut utiliser la procédure d’urgence pour escamoter le débat. La CGT entend par ailleurs préparer les mobilisations indispensables et les convergences face au projet de loi de financement de la Sécurité sociale et au projet de loi de finances qui sont censées entériner les choix gouvernementaux en matière sociale, de temps de travail et de retraite. La CGT s’inscrit d’ores et déjà dans la mobilisation internationale du 7 octobre pour porter toutes les revendications des salariés autour du thème du travail décent.