Cinq ans après #MeToo, les femmes ne sont pas mieux protégées
#MeToo, lancé le 15 octobre 2017 avec l’affaire Weinstein, a provoqué une onde de choc internationale, et libéré la parole des femmes contre les violences sexistes et sexuelles. Mais le sujet n’est toujours pas pris au sérieux par le gouvernement et les employeurs. La CGT appelle à une semaine de mobilisation dans les entreprises et la fonction publique du 21 au 25 novembre.
La vie des femmes ne sera plus classée sans suite. L’heure des comptes a sonné. Mobilisation du 21 au 25 novembre sur vos lieux de travail !
Avec les marches de ce samedi 19 novembre à Paris (départ place de la République à 14h) et partout en France avec le Collectif #NousToutes, auxquelles la CGT appelle l’ensemble des travailleurs.euses à participer, l’heure est à l’action dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Et du 21 au 25 novembre, la CGT appelle les salarié.e.s à se mobiliser sur leurs lieux de travail pour interpeller les employeurs en exigeant la mise en place immédiate de mesures contre les violences sexistes et sexuelles.
À l’issue de cette semaine de mobilisation professionnelle dans le privé comme dans le public, la CGT, à l’appel de son Collectif Femmes Mixité, organise un webinaire vendredi 25 novembre pour échanger et répondre à cette question :
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- Metoo 5 ans après où en est-on en France sur les violences sexistes et sexuelles au travail ?
- Quel est l’état du droit ?
- Quelles avancées et quels blocages sur les lieux de travail ?
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Des militant.es de la CGT répondront à toutes ces questions.
Webinaire du 25 novembre de 14h à 16h
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- 14h00 – Animation (Sophie Binet, membre de la commission exécutive confédérale et pilote du collectif femmes mixité et Frédérique Bartlett, conseillère confédérale doits des femmes et discriminations) Présentation du Webinaire et outils CGT (Site, Affiches, Guide) Frédérique
- 14h10 – 5 ans après on en est où sur les violences sexistes et sexuelles au travail ? (Raphaëlle Manière, membre du collectif confédéral femmes mixité)
- 14h25 – À l’internationale : Rapport de Confédération Syndicale Internationale (CSI) sur la ratification de la Convention 190 et de la recommandation 206 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) (Sabine Reynosa, membre du collectif confédéral femmes mixité) (Raphaëlle)
- 14h35 – Intervention d’une juriste (Marie Becker, juriste, spécialiste sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes et des violences sexistes et sexuelles et à la tête du cabinet, aequality)
Riche de son expérience de plus de 10 ans à la HALDE, au Défenseur des droits puis au Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, instance rattachée à la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, elle a rejoint un cabinet conseil pour accompagner en tant que Directrice des grandes entreprises et des administrations publiques (Ministères, Grandes écoles, Universités) à la mise en place de leurs politiques en matière d’Égalité professionnelle et de prévention en matière de violences sexistes et sexuelles. Aujourd’hui elle est à la tête du cabinet, aequality.
Marie Becker réalise des formations et des audits/questionnaires et proposent aux employeurs privés et publics et aux structures qui font appel à son cabinet de conduire des enquêtes internes en matière de harcèlement (moral, sexuel, discriminatoire) et de discrimination. Elle travaille avec une équipe de juristes et d’avocates partenaires
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- 14h50 – Qu’en est-il dans la Fonction Publique ? (Sandra Gaudillère, animatrice femmes mixité de la Fédération de l’Enseignement de la Recherche et de la Culture (FERC)
- 14h55 – Questions / Réponses
- 15h05 – Témoignages : avancées et blocages sur les lieux de travail
- 15h45 – Conclusion (Sophie Binet, membre de la commission exécutive confédérale et pilote du collectif femmes mixité)
Toujours autant de violences au travail 5 ans après #Metoo
Car cinq ans après le début du mouvement #Metoo, les violences sexistes et sexuelles au travail et au quotidien n’ont jamais cessé. Et si les consciences s’éveillent grâce à des femmes qui osent parler, la majeure partie des victimes ne voient aucune suite donnée à leur signalement.
L’heure des comptes a sonné :
- au travail, 80% de femmes sont victimes de sexisme,
- 93% déclarent des conséquences sur leur sentiment d’efficacité personnelle,
- une femme sur 5 est victime de harcèlement sexuel,
- 90% des plaintes sont classés sans suite,
- 97% des faits communiqués aux cellules de signalement de la Fonction publique d’État sont sans classées suite.
Hors de la sphère professionnelle, une femme meurt tous les trois jours des suites de violences, 65% des victimes de féminicides avaient saisi les forces de l’ordre ou la justice.
Toutes les six minutes, une femme est victime de viol ou tentative de viol, et seulement 0,6% des auteurs sont condamnés. 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales, 80% des plaintes sont classées sans suite.
Le gouvernement doit respecter ses engagements internationaux
L’Organisation internationale du travail (OIT) a adopté en juin 2019 une norme mondiale contre la violence et le harcèlement à l’égard des femmes : la Convention 190 et la recommandation 206.
« Quand on sait que la France ne l’a toujours pas réellement ratifié, ça en dit long sur la volonté du gouvernement sur le sujet …», commente Sophie Binet, pilote du collectif « Femmes Mixité ».
La CGT demande que la France respecte ses engagements et que soient mises en place des sanctions pour toutes les entreprises et établissements qui n’ont pas de plan de prévention des violences sexistes et sexuelles et de dispositif de signalement négocié avec les syndicats.
Toutes les revendications de la CGT pour lutter contre le violences sexistes et sexuelles au travail : ici