Accusations offensantes de M. Mathon contre notre Secrétaire General, réaction de la CGT
A l’attention de M. Christian MATHON
Vice- Président RH de la MEL
Objet : CHSCT du 21 octobre/
réponse à votre courrier du 21 novembre 2022
Monsieur le Vice-président,
Je fais suite à votre courrier du 21 novembre 2022 dans lequel vous revenez sur mon intervention au CHSCT du 21 octobre exclusivement dédié au plan de sobriété énergétique.
Tout d’abord, vous considérez que j’ai manqué de respect vis-à-vis des collègues en charge du patrimoine et de la sécurité, en faisant référence à un incendie causé par Enedis à l’UTTA.
Or, dans mon intervention, je ne faisais que rappeler qu’un incendie avait eu lieu à l’UTTA, sans incriminer les collègues, ni dans la cause de cette incendie, ni dans la gestion des suites de cet incendie. Effectivement je n’avais pas l’information sur la cause. Et alors ?
Mon intervention : Quand on voit la situation désastreuse des UT, de véritables passoires thermiques, quand ce n’est pas le système électrique qui prend feu comme à Tourcoing, il est indécent de mettre en valeur le nouveau bâtiment, certes exemplaire à Ronchin, alors que la situation du patrimoine ancien de la MEL est connue et qu’on laisse les agents depuis des lustres se dépatouiller dans ces conditions de travail déplorables.
Vous écrivez pourtant : « vous avez notamment attribué à tort aux services métropolitains la responsabilité de l’incident électrique ayant touché l’unité territoriale de Tourcoing Armentières (…) ».
Il s’agit là d’une accusation inacceptable et diffamatoire.
Vous poursuivez plus bas : « (…)Je tiens à souligner au contraire la qualité du travail mené au quotidien par les équipes en charge de ces dossiers, (….) Je sais votre organisation sensible à la problématique des risques psycho-sociaux. Je souhaite donc attirer votre attention sur l’effet néfaste de ce type d’intervention sur les équipes qui travaillent d’arrache-pied pour améliorer les conditions de travail des agents. »
Si vous relisez mon intervention, vous verrez qu’elle porte avant tout sur une critique politique, et les choix du gouvernement Macron.
Comment dois – je interpréter de telles accusations, alors que les élections professionnelles sont organisées dans moins de deux semaines ?
S’agit-il d’une manœuvre visant à discréditer la CGT à la veille des élections professionnelles ?
Pire encore, en fin de lettre, vous rédigez « Je sais votre organisation sensible à la problématique des risques psycho6sociaux ; je souhaite donc attirer votre attention sur l4effet néfaste de ce type d’intervention sur les équipes qui travaillent d’arrache-pied pour améliorer les conditions de travail des agents (…) ». Nous félicitons très souvent dans les instances le travail réalisé par les collègues, et leurs présentations instructives, vous le savez très bien, ce qui ne nous empêche pas ensuite de donner notre avis sur les choix qui sont faits. Comment peut-on affirmer que ce sont les propos de la CGT qui sont générateur de troubles, alors même que l’enquête de Technologia ou la recrudescence des agents en difficultés nous présentent une tout autre réalité. Nous sommes régulièrement dans les services pour des heures d’informations syndicales, ou la distribution de tract et n’avons aucun souci à recueillir leurs avis sur nos expressions. C’est tout simplement ce que nous appelons la « bataille des idées ». Mais une bataille démocratique et bien entendue non violente !
Notre organisation, la CGT, se revendique comme une organisation politique, et que c’est donc bien sur le champ politique que nous avons des choses à dire. Il n’est aucunement question d’un quelconque reproche, voire d’une négation du travail de nos collègues comme vous l’affirmer de façon offensante. Vous mettez dans votre courrier au même niveau de responsabilité et ce n’est pas la première fois d’ailleurs, les agents et les élu-e-s. C’est une erreur grossière et une manœuvre malveillante.
Au contraire, je suis conscient de l’engagement de nos collègues. Je ne remets pas en cause leur investissement, leurs qualifications ou leur capacité à travailler ensemble. Cela ne peut pas avoir été mal compris !
J’ai d’ailleurs précisé en début de séance que le plan de sobriété du Gouvernement comme celui que l’autorité territoriale ici se résumaient à une succession de mesures techniques de portée limitée. Je vous invite à prendre connaissance de notre déclaration sur le sujet : https://www.cgt.fr/actualites/france/energie/ecologie/lheure-de-la-sobriete-sonne-et-la-planification-dans-tout-cela
J’ai ajouté non seulement que je n’étais pas compétent pour apprécier ces mesures techniques, mais surtout que vous n’aviez pas besoin de la CGT pour valider ou pas l’efficacité de telle ou telle mesure, et que mon intervention ne porterait pas là-dessus.
J’ai aussi rappelé que le même Président Macron s’est vu condamné par deux fois pour son inaction climatique. Vous comprendrez donc bien qu’un plan qu’il soit de relance, ou de sobriété énergétique qui se revendique des préconisations du gouvernement Macron ne peut qu’être suspect à nos yeux. Comme disait Einstein « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème ». Vous comprendrez donc bien qu’un plan qu’il soit de relance, ou de sobriété énergétique qui se revendique, comme vous le faites, des préconisations du gouvernement Macron ne peut être que suspect à nos yeux. . Sur le plan climatique et énergétique, la notion de transition est dépassée c’est une véritable rupture qu’il nous faut. Et un capitalisme vert comme un capitalisme sobre ne sont que des oxymores pour que rien ne bouge.
Au contraire, nous sommes convaincus à la CGT, qu’aucune solution ne viendra de l’idéologie libérale. Car elle est justement à l’origine du mal qu’elle prétend soigner. Notre organisation est partie prenante du collectif « Plus jamais ça ! ». La CGT porte également un plan de rupture, véritable alternative politique au plan de relance du gouvernement.
En tant que responsable politique je vous invite donc à regarder du côté de la CGT et des organisations avec lesquelles nous convergeons plutôt que d’essayer de bâillonner un des responsables en l’opposant artificiellement aux collègues.
A notre tout petit niveau, nous avons fait des propositions concrètes qui pourraient efficacement contribuer à la crise énergétique et à l’impératif besoin d’augmentation du pouvoir d’achat :
- L’augmentation substantielle de la prime télétravail,
- La prise en charge totale par l’employeur des abonnements de transports en commun pour offrir une véritable alternative à la voiture et à l’augmentation du prix de l’essence,
- La baisse du temps de travail.
- Sur le plan national, nous revendiquons un véritable pôle public de l’énergie.
Enfin, je vous informe que je porte votre courrier à l’ordre du jour de la Commission Exécutive du 2 décembre de la CGT MEL, lors de laquelle nous regarderons en lien avec notre avocate, Maître Policella, les suites à donner à vos propos.
Mais dès maintenant, dans l’objectif de rétablir la vérité sur les propos que j’ai tenus, et de défendre mon honneur, je fais copie de la présente à l’ensemble des directions et services de la MEL ayant de près ou de loin été concernés par ce sujet.
Puisque nous sommes dans le domaine de l’énergie, je porte à votre connaissance cette belle phrase du camarade de la CGT Marcel Paul, résistant et ministre de l’énergie du Général de Gaulle : « ce sont ceux qui luttent malgré les coups, lesquels ne sont jamais ménagés aux lutteurs qui ont le sort le plus digne d’être connu. Je considère d’ailleurs comme un honneur pour un militant d’être l’objet d’une haine inextinguible de l’ennemi ».
Je vous prie, Monsieur le Vice- président, d’agrée l’expression de mes sentiments distingués.
Le Secrétaire général de la CGT MEL
Frédéric PARISOT