Handicap, l’intégration dans l’emploi : un défi au-delà des Jeux
Si les Jeux paralympiques laissent paraitre un sentiment d’inclusion des personnes en situation de handicap, derrière cette formidable vitrine la réalité et le vécu, notamment dans les entreprises, est tout autre. Le chemin reste trop souvent semé d’embuches pour que ces démonstrations d’intégration se transforment en réalité dans le monde du travail.
Il ne s’agit pas seulement de se donner bonne conscience et d’afficher une image positive des entreprises « modèles » en la matière. Ces entreprises restent l’arbre cachant la forêt de l’exclusion des travailleur·ses handicapé·es.
Le handicap reste en France le premier motif de discrimination recensé par le Défenseur des Droits.
Contre cela, les pouvoirs publics doivent regarder en face les nombreux freins à l’embauche et l’inclusion des salarié·es handicapé·es.
Les politiques de « non recrutement » des entreprises d’abord :
Nombre d’entre elles préfèrent inciter leurs salarié·es à faire reconnaitre leur handicap, parfois provoqué par de mauvaises conditions de travail, plutôt que d’embaucher des personnes en situation de handicap. Cela leur permet d’atteindre le taux réglementaire des 6% de salarié⋅es handicapé·es sans effort particulier en termes de recrutement et de se conformer à la règlementation (et donc de s’exonérer des contributions financières). Aujourd’hui encore, le taux d’emploi moyen des personnes en situation de handicap stagne à 3,5%, loin des 6% demandés par la loi de 1987 …
La place des travailleur·ses dans l’organisation de travail :
Combien de travailleur·ses handicapé·es, en fauteuil par exemple, trouve-t-on à l’accueil d’une entreprise de services ou d’un service public par exemple ? Combien d’entreprises promeuvent des travailleur·ses handicapé·es à des postes d’encadrement ou de responsabilité ?
Les salarié·es en situation de handicap cantonné·es aux postes les moins valorisés :
Ils et elles sont relégué·es aux travaux difficiles ou au télétravail permanent qui les rend invisibles et dispense l’employeur d’adapter les locaux ou d’améliorer les conditions de travail. En découle une situation des plus paradoxales : Les travailleur·ses handicapé·es sont les plus exposé·es à la pénibilité du travail, du fait du manque d’accès aux formations et aux études supérieures, et sont cantonné⋅es aux postes les plus à risques (DARES Analyse n°35, 2024).
L’accessibilité de manière large :
L’accès à l’éducation, à la formation, les conditions d’accès à un logement adapté, aux transports en commun sont encore à améliorer, notamment pour permettre au plus grand nombre d’accéder à un emploi. La faute directe aux pouvoirs publics qui, pour exemple, avaient revu à la baisse la part des logements accessibles dans les constructions neuves : réduite à 20% avec la loi ELAN de 2018, elle était originellement de 100% avec la loi sur le handicap de 2005 …
La CGT revendique une égalité de traitement pour toutes et tous, à l’embauche comme au cours de la carrière, cela implique :
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