Déclarations CGT/MEL pour la CAP du 15 Février 2018
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus,
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour une CAP d’avancement de grade et de promotion interne et je suppose la dernière de l’année avant les prochaines élections professionnelles qui auront lieu en décembre 2018. L’exercice 2017 a été marqué d’une pierre blanche suite à la mise en place des « commissions d’auditions ».
Mais revenons au contexte global,
Dans un contexte socioprofessionnel qui ne cesse de s’aggraver à travers des régressions sociales, la remise en cause de nos services publics et un mépris grandissant envers les agents de la fonction publique, le gouvernement actuel intensifie les politiques d’austérité en opérant une nouvelle baisse drastique des dépenses publiques.
Avec l’annonce du gel du point d’indice, de l’augmentation de la CSG, le gel du PPCR (si la CGT n’a pas signé ce protocole car les avancées étaient trop faible, il est déplorable que les points de la grille 2018 ne leurs soient octroyés) le rétablissement du jour de carence et la poursuite de la hausse annuelle des cotisations retraites, concernant le jour de Carence à la MEL, le syndicat CGT a écrit au Président Castelain sans réponse à ce jour (çà on est habitué) je voudrais ajouter à mes propos que certaines collectivités ne veulent pas appliquer la mise en place du jour de carence par contre ici à la MEL le jour de carence sera appliqué avec si je ne m’abuse un effet rétroactif suite à un problème de logiciel. Le gouvernement Macron n’a eu cesse de s’en prendre aux droits sociaux, d’accroître les inégalités et d’ériger en modèle de société la précarité et la flexibilité sous couvert de modernité. Les fonctionnaires ne sont pas épargnés par ces attaques d’une rare violence. Pour preuve, le rétablissement du jour de carence, instillant ainsi l’idée que les fonctionnaires ne sont que des « fainéants » utilisant les arrêts de travail comme des congés. Prochainement, ce sont nos retraites qui seront en péril et bientôt le temps de travail.
Le gouvernement Macron veut mettre en place le « salaire au mérite » en fonction d’objectifs collectifs et individuels à atteindre, et il indique clairement que les performances quantifiables et la rentabilité, bref des éléments inspirés des lois libérales du marché. En appelant à un élargissement significatif du recours à l’emploi non titulaire, alors même que 20% des salariés de la FP sont déjà des emplois contractuels, le gouvernement veut démanteler le statut des fonctionnaires mis en place en 83 par Pierre Mauroy et Anicet le Pors. Les CAP sont également dans le collimateur du gouvernement qui veut fluidifier leurs fonctionnements et réduire encore plus le rôle de ces instances.
La CGT rappelle le rôle essentiel que jouent les CAP cela permets aux agents d’avoir un traitement plus égalitaire.
Venons maintenant à l’application du RIFSEEP dans la fonction publique et plus particulièrement à la MEL. Nous rappelons que notre organisation syndicale s’est toujours positionné contre les modalités de ce régime qui fait la part belle à la notion du mérite et à l’individualisation des carrières. Dans un contexte du gel du point d’indice et de report des mesures statutaires ce régime indemnitaire à la carte et injuste apparaît comme la seule possibilité pour les personnels de voir leurs salaires évoluer mais ce n’est qu’un miroir aux alouettes.
C’est sans parler du règlement intérieur à la MEL qui fait la part belle aux sanctions disciplinaires, d’ailleurs sur ce point la CGT demande à l’administration d’avoir un droit à l’erreur, il n’y en a pour les politiques pourquoi pas pour les agents. De plus nous apprenons ici et là que dans certaines directions, services des « Managers » moi je dirais plus encadrants c’est plus Français, que donc certains encadrants mettaient en place leurs propres règlement intérieur qui est encore plus restrictif et pénalisants pour les agents. Attention aux chevilles de certains encadrants. La CGT voudrait juste rappeler qu’il ne faut pas en rajouter. Un règlement intérieur à la MEL certes mais attention quand même aux dégâts que cela peut poser. Ce règlement intérieur veut une tolérance Zéro donc pour la CGT/MEL nous voulons aussi que l’exemplarité est valable pour tous du haut en bas de l’échelle.
Certains encadrants se sentent pousser des ailes et je mets en garde l’administration sur les prises de positions et surtout sur leurs initiatives. La CGT/MEL suivra de près les dérives et nous représentants syndicaux, nous vous rappelons que vous avez le devoir de protéger les agents en souffrance. Les risques-psychosociaux doivent être pris en compte.
Je voudrais terminer mon intervention avec une pensée très forte pour mon camarade Stéphane Dumez qui a nous a quitté en ce mois de décembre 2017.
Pour la CGT/MEL.
Daniel Duthilleul
- Deuxième intervention lors de la CAP, intervention sur les fiches de postes. Grades Rédacteurs, Techniciens pal de 1ère et 2ème
Cela devient véritablement le « parcours du combattant » pour accéder à un grade. Depuis quelques années nous avons le droit à tous les critères possible et pour cette CAP un nouveau critère qui est : « les fiches de Postes ». Les fiches de postes ont été jointes à l’EPA et beaucoup d’agents n’ont pas eu l’opportunité de la lire ou de la voir. Au vu des documents préparatoires que nous avons eu en notre possession, pas mal d’agents ont été repositionnés sur un poste de catégorie C ce qui va les pénaliser pour un avancement de grade et aussi pour le nouveau régime indemnitaire. Pour les élus des personnels que nous sommes, il n’est pas facile de faire retravailler ces fiches par les encadrants. Je rappelle que notre engagement syndical dans le cadre d’une CAP n’est pas une mince affaire, cela demande du temps de préparation et il ne s’agit pas d’un hobby mais bien faire le travail d’élus que nous sommes.
Je pense que vous avez voulu verrouiller les avancements de grade, comme pour les promotions internes avec cette commission d’audition, en ne nommant que quelques agents et minimiser le rôle des élues et élus du personnel.
- Dernière intervention fin de mandat :
Monsieur le Président, comme je l’ai dit juste en amont de cette CAP, celle-ci étant la dernière CAP d’avancement de grade et de promotion interne de notre mandat d’élus. Je voudrais reprendre la rhétorique de M Cassette, c’est vous me le permettait bien sur « nous allons dire les choses mes amis » !!!! 4 ans où les élues et élus CGT sont intervenus pour l’ensemble des agents promouvables, travail intéressant, motivant et aussi décevant devant le peu d’agents promus dû aux drastiques critères qui ont été mis en place. Pour ma part élu depuis 2001 j’ai toujours souhaité discuter avec vous Monsieur le Président, non pas pour que vous vous rangiez à mes arguments, je suis relativement lucide, mais que vous puissiez entendre mes points de vue sur certains dossiers et aussi mes argumentations. Entendre et concevoir qu’un point de vue différent du votre puisse exister.
Pendant ces 17 ans de mandat, j’ai rencontré beaucoup d’agents de toutes catégories, d’élus, d’encadrants, des gens sympa d’autres moins sympa, des cons aussi, et des antis CGT. J’ai passé de bons moments à défendre l’intérêt des agents, je tenais à remercier l’équipe de Valérie avec qui j’ai toujours eu de bons rapports, je tenais aussi à remercier certains encadrants avec qui j’ai pas mal travaillé, je tenais aussi à remercier René Gabrelle qui a été toujours à l’écoute des interventions des élus du personnel. Pour moi ce dernier mandat ne fut pas à la hauteur de mes perspectives d’élu du personnel dû aux relations sociales appauvries, dû à un manque de considération de l’administration envers les élus syndicaux surtout ceux de la CGT.
J’ai fait mes gammes d’élu avec mon camarade Stéphane Dumez et je l’en remercie, il me disait toujours de ne « Rien lâcher » car disait-il tu as en face de toi une administration qui ne te fera aucun cadeau. Je te rassure Stéphane je ne lâcherais rien jusqu’au 31 décembre de cette année. Je pars en retraite en cette fin d’année. D’autres camarades CGT viendront prendre la place et eux aussi ne « lâcherons rien ». Bon vent à toutes et tous.
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